On était nombreux et divers : des petits, des gros, des minces, des longs, des enfants, des jeunes, des adultes, des intellos ou d’anciens cancres, des scientifiques, des littéraires, des bricoleurs ou juste des ambianceurs.
C’était d’abord l’occasion de se rencontrer, de se rendre compte que Palaiseau, c’était un peu comme un village où tout le monde se connaît de près ou de loin, où on vivait bien ensemble.
Y’avait des artistes qui y résidaient, c’était pas toujours notre goût, mais ils étaient là et vivaient avec nous : on les respectait pour ce qu’ils faisaient, ils nous respectaient pour ce qu’on était.
Y’avait des manifestations, originales, rigolotes, intéressantes qui présentaient des choses totalement différentes. Ça faisait pas très ordonné, mais à chaque coup, y’avait du sens. Libre de voir, d’écouter, de sentir… ou pas.
On avait trouvé au lieu de vie le Ferry un espace où on se sentait bien. C’était magique.
Y’avait une super ambiance, jamais une embrouille, tout le monde se saluait.
Le Ferry, c’était la Mairie, on nous a dit. C’est vrai qu’on était tous un peu étonnés : ça ressemblait pas aux autres mairies,
y’avait de la peinture graffiti sur les murs, le mobilier était fabriqué avec de la récupération,
y’avait toujours un tas de gens qui aidaient à l’organisation, à la décoration, aux spectacles, à la restauration, mais, tu vas rire, très peu d’employés municipaux,
Ça devait pas coûter très cher à la mairie, on s’est dit.
Pour une fois qu’un lieu fonctionnait comme ça, et dans NOTRE ville, on était fiers. On rencontrait même des gens qui venaient de plus loin, de Paris, de Province ou d’Orsay, ils nous enviaient.
On avait enfin l’impression d’une tentative d’être au service du public, et pas juste comme les autres services publics.
Bon, c’est vrai que tout n’était pas top non plus : c’était pas toujours bien propre, ni bien rangé, ça faisait un peu chantier permanent, et de loin on pouvait s’inquiéter en voyant ces attroupements joyeux. C’était visiblement pas très aux normes, mais des travaux étaient prévus.
Un jour, l’année dernière, ça a changé à l’occasion des élections. Après 6 mois d’exercice, sans jamais y être passé, les nouveaux ont décidé de commander une commission de sécurité qui a déclaré Le Ferry dangereux. Et dès le lendemain, ça a fermé.
On n’a rien compris !!! Mais le Maire nous a dit, « #Le Ferry c’est pas fini#, Le Ferry se construit ».
Après quelques mois, des travaux ont bien été votés pour maintenir le site ouvert (le conservatoire, l’accueil jeune, le chantier d’insertion, l’atelier personnel d’une artiste indépendante)… tout sauf Le Ferry. Bon, on a proposé une programmation dans la cour, vu qu’elle n’avait pas été déclarée dangereuse. On sait toujours pas pourquoi, mais on a eu droit à 3 événements pas plus, le renvoi du régisseur du Ferry, et un budget divisé par 6 !
Alors aujourd’hui, on s’est dit qu’il avait peut-être pas compris, Monsieur le Maire, que Le Ferry, on est beaucoup de Palaiseau et d’ailleurs à en être fiers et à vouloir le garder avec une vraie activité, sur les mêmes bases qu’à l’origine.
C’est pourquoi nous lançons un appel à se mobiliser, pour lui faire entendre qu’on a rien contre lui, qu’on veut juste retrouver Le Ferry, l’améliorer, et qu’on est déterminé.
Nous demandons :
- La reconfiguration et la reprise des activités dans tous les lieux possibles du Ferry (salles du Ferry, atelier, studio vidéo)
- De nouvelles surfaces pour la résidence et l’activité, comme prévu initialement
- 10 événements dans une programmation à l’année
- Un budget de fonctionnement de 30 000 € / an minimum
- La contractualisation du poste de régisseur
- Une garantie de maintien du financement des postes de responsable d’équipement, régisseur, et emploi d’avenir
- Un plan de sortie de la régie directe, avec un calendrier de réunions communes
- Un fonctionnement de concertation entre acteurs, salariés, élus et services
- Un engagement sur entame des travaux sur le budget 2016
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